Source: La Razón / NVI Noticias
Le 7 juillet 2020 (Publication originale en Espagnol le 15 déc. 2019)
Traduction: Geneviève Gauvreau
Le cas Florence Cassez était « une ignoble mise en scène » de García Luna : la Ministre de l’Intérieur
Pour la ministre de l’Intérieur, Olga Sánchez Cordero, l’arrestation d’Israel Vallarta et de Florence Cassez, accusés d’enlèvement en 2005, était une « ignoble mise en scène » de l’Agence fédérale d’enquête (Agencia federal de investigation ou A.F.I.), dirigée à l’époque par Genaro García Luna, car, selon elle, ils « n’ont jamais été des ravisseurs ».
« À mon avis, ils n’ont jamais été des ravisseurs, c’était une ignoble mise en scène orchestrée par l’AFI de l’époque », elle estime donc qu’Israel Vallarta, le coaccusé, devait être libéré, et que si elle était encore juge, elle « lui redonnerait sa liberté ».
Dans une entrevue accordée au quotidien La Razón, elle a déclaré : « Bien sûr qu’il devrait être libéré, pour une raison bien simple : c’est parce que tous les critères concernant Cassez s’appliquent aussi à lui, et Cassez a été libérée ».
À cet égard, elle a souligné que Genaro Garcia Luna devrait faire l’objet d’une enquête pour cette affaire et pour d’autres allégations : « Oui, je demande que Garcia Luna bénéficie d’un procès équitable; et j’aurais aimé que lui aussi ordonne des procès équitables ».
Le 9 décembre 2005, sous le gouvernement de Vicente Fox, la prétendue arrestation en direct de membres du gang de ravisseurs du Zodiaque et la libération de trois de leurs victimes au ranch « Las Chinitas » à Tlalpan par des membres de l’AFI, qui, selon l’ancien président Vicente Fox, était « le FBI mexicain », ont été diffusées à la télévision.
Parmi les personnes arrêtées se trouvaient Israel Vallarta et sa compagne de l’époque, la citoyenne française Florence Cassez. Ils ont tous deux été désignés comme étant les chefs de la bande criminelle.
« À mon avis (Vallarta et Cassez) n’ont jamais été des ravisseurs, c’était une ignoble mise en scène orchestrée par l’AFI de l’époque. Bien sûr, qu’il devrait être libéré .»
Cependant, on a découvert par la suite que tout cela était un coup monté organisé par l’A.F.I., et que l’arrestation avait été recréée pour la rendre « plus impressionnante ». En effet, tous les accusés avaient déjà été arrêtés plusieurs heures avant la diffusion du montage télévisé.
En 2008, la Française a été condamnée à 96 ans de prison, mais un an plus tard, sa peine a été réduite à 60 ans. Ce cas a également provoqué, pour l’administration de l’ancien président Felipe Calderón, un conflit diplomatique important avec l’administration de son homologue français Nicolas Sarkozy, ardent défenseur de sa compatriote.
Finalement, en janvier 2013, la Cour suprême de justice de la Nation (Suprema Corte de Justicia de la Nación) a ordonné la libération immédiate de Cassez, face à la preuve que ses droits fondamentaux avaient été bafoués.
Cependant, 14 ans après les événements, Israel Vallarta n’a pas encore été jugé. Son cas a soulevé l’intérêt après l’arrestation, aux États-Unis, de Genaro Garcia Luna, l’ancien directeur de l’A.F.I., accusé, entre autres, d’avoir reçu des millions de dollars en pots-de-vin du cartel de Sinaloa.
En 2013, Olga Sanchez Cordero en tant que ministre de la Cour suprême, maintenant ministre de l’Intérieur, avait elle-même mené l’affaire Cassez. Par conséquent, elle considère aujourd’hui qu’Israel Vallarta devrait également être libéré pour les mêmes raisons : le non-respect des procédures légales.
Garcia Luna n’est pas membre du PAN (Partido Acción Nacional), déclare un député
L’ancien chef de l’Agence fédérale d’enquête (A.F.I.) et du Secrétariat à la Sécurité publique (S.S.P.), Genaro García Luna, n’est pas membre du PAN, et s’il l’était, il devrait tout de même être soumis à la règle de droit, a déclaré le coordinateur du PAN à la Chambre des députés, Juan Carlos Romero Hicks.
Il a déclaré que l’histoire sera juge des faits et qu’on verra ensuite si l’administration de Felipe Calderon ou celle de Vicente Fox ont été victimes d’une mauvaise conduite de l’ancien fonctionnaire.
« Au Mexique ou dans tout autre pays, toute personne sans exception doit être soumise à la règle de droit et la justice ne doit pas avoir de préjugés partisans ou idéologiques. L’ancien président Calderon ne fait pas partie de la controverse. Il n’est ni courant ni souhaitable que des personnes soient accusées sans fondement », a-t-il déclaré. Mario Delgado, coordinateur du groupe parlementaire Morena, a déclaré qu’il n’est pas possible de savoir dans quelle mesure Felipe Calderon pourrait être responsable des actions de García Luna, mais s’il a des responsabilités, le Bureau du procureur général (Fiscalía General de la República) enquêtera à son sujet.
Verónica Juárez Piña, coordinatrice du Parti de la révolution démocrartique (Partido de la Revolución Democrática), a affirmé :« Il est difficile de croire qu’un président ne soit pas au courant des activités du Secrétaire à la Sécurité publique, ou de tout autre membre du cabinet.