Affaire Francisco Leopoldo Zea López(3 déc. 2019)

Source: En Vero Espagnol
Autora: Ana Pulido 
Le 3 décembre 2019 
Traduction: Noémie Deschênes (Publication originale en Espagnol le 22 août 2018)

 

Actualisation du cas de Francisco Zea López, victime dans l’affaire Martí

Après près de 9 ans de longue attente, la deuxième semaine du mois de mai 2018, le juge du tribunal pénal fédéral situé dans l’État de Tamaulipas, David Calderón Blanc, a prononcé la sentence à l’un des trois chefs d’accusation auxquels Francisco Leopoldo Zea López fait face; injustement accusé dans l’affaire Martí. Dans ce procès, il a été accusé de port d’arme à feu à usage strictement réservé à l’armée et aux forces aériennes, un AK 47. Cependant, jusqu’à présent, on ignore l’emplacement de ledit arme à feu. De plus, l’accusé n’a jamais été en contact avec une arme. Puis, nous voulons signaler le travail inefficace et insuffisant de la défense de Francisco Zea López : son avocat d’office, Sergio Cerralonga, a été pratiquement introuvable dans les installations du tribunal. En effet, il a été absent pendant la majorité du procès. Cela explique en partie la sentence condamnatoire rendue par le juge Calderón Blanc; sentence incompréhensible depuis le point de vue de quiconque qui aurait analysé le dossier de Francisco Leopoldo.

Francisco Zea López a été condamné au tribunal de première instance malgré le poids des preuves suivantes présentées par l’actuellement condamné :

  • Preuve balistique initiale pratiquée pendant sa détention : résultat négatif- l’analyse balistique a prouvé qu’il n’y existait aucun élément soutenant la version de la police fédérale. Il n’y a aucune empreinte sur l’arme et aucun reste de poudre ou de résidus sur les mains de l’accusé.
  • Recommandation écrite de la part de la CNDH (commission nationale des droits humains) du Mexique, encore consultable sous le numéro de dossier CNDH-1-2009-4471-Q (Bureau de la CNDH #16775 en date du 09-04-2009). Celui qui est allé examiner Francisco le 9 septembre 2009 (plusieurs jours après sa détention) a mis l’accent sur la gravité des coups reçus par Francisco durant les 32 heures de torture qu’il a subi. 
  • Confrontation avec les deux agents de la police fédérale, qui ont dénoncé Francisco à la SEIDO (Subprocuraduría Especializada en Investigación de Delincuencia Organizada) après l’avoir supposément pris en flagrant délit. Après plusieurs citations à comparaître envoyées aux deux policiers fédéraux, ils se sont présentés à la confrontation, où Francisco leur a démontré qu’il était impossible de voir une arme AK 47 « en-dessous du siège du copilote à une distance de 10m dans une automobile à vitre semi-teintées ». La réponse des agents de la police fédéral à la confrontation a été : « Je ne te connais pas et je ne sais pas qui tu es; j’ai simplement reçu des ordres de mon supérieur de t’enlever. » Cela corrobore le fait que Francisco n’a pas été pris en flagrant délit comme les agents l’ont mentionné dans leur déclaration initiale à la SEIDO. À la suite de cette confrontation, le juge, de la part de la magistrature, a donné l’ordre de mettre en œuvre le Protocole d’Istanbul.
  • Le Protocole d’Istanbul : résultat positif. En accord avec ce que la CNDH avait démontré, dans sa période de détention, Francisco Leopoldo a été soumis à de la torture physique et psychologique selon les résultats du protocole d’Istanbul. Francisco avait plusieurs lésions dont les dommages sont irrévocables comme le mentionne l’experte en psychologie judiciaire María del Socorro Leticia Álvarez Vargas (numéro de carte professionnel : 5818166) ainsi que le Dr. Jorge Antonio Vargas Uribe (numéro de carte professionnel : 5559034), qui ont jugé les lésions irrévocables que Francisco présentait.

Détenant tous ces éléments prouvant l’innocence de Francisco, le juge David Calderón Blanc a tout de même déclaré Francisco Leopoldo Zea López coupable de port d’arme à usage strictement réservé à l’armé et aux forces aériennes, avec une peine de 4 ans de prison dans le CEFERESO (Centre fédéral de réadaptation sociale). Jusqu’à aujourd’hui encore, Francisco est privé de sa liberté à cause des fausses accusations portées par les agents de la police fédérale. Francisco est une victime de plus de la fabrication de coupables au Mexique.

En Vero continue à tenter de faire libérer Francisco Zea López ainsi qu’aux autres accusés dans l’affaire Martí.