Droits humains en Amérique Latine (7 juin 2020)

Source: En Vero Anglais
Le 7 juin 2020 (Publication originale en anglais le 2 mai 2020)
Traduction: Carole-Ann D.

 

Communiqué officiel concernant les politiques carcérales en temps de COVID-19

En tant que fiers membres de la Société Civile, nous croyons que, malgré le fait que l’action des gouvernements soit cruciale pour créer un changement systémique, ce sont avant tout les voix et la volonté des citoyens et familles qu’il faut écouter, afin de mettre en oeuvre des changements concrets et positifs.

En Vero a travaillé sans relâche avec ses partenaires et certains gouvernements, incluant le gouvernement Mexicain pour mettre en lumière le nombre disproportionné de cas de personnes incarcérées dans le cadre de procédures judiciaires biaisées ou hautement contestables. Nous avons également mis en lumière les effets traumatiques et la douleur sévère que de faux emprisonnements ont sur les familles, les communautés et les victimes elles-mêmes.

À leur crédit, certaines administrations présentes se sont montrées disposées à nous écouter : elles ont cherché à faire la lumière sur certains cas d’injustice présentés par En Vero ou d’autres organismes sérieux et à agir pour rectifier la situation. Il semble que ceci ait joué un rôle dans l’annonce des lois nouvelles d’amnistie pour les contrevenants de première ou mineure infraction. Le facteur principal ayant mené à les décréter est indubitablement la propagation mortelle du Coronavirus, mais nous sommes fiers de voir que ces lois incluent un discours explicite qui reconnaît les prisonniers non seulement qui ont été incarcérés à la suite d’un procès douteux, mais aussi indique qu’ils seraient éventuellement libérés.

Bien que nous reconnaissons la portée de tels efforts, nous pensons qu’ils ne vont tout simplement pas assez loin. Dans leurs contenus actuels, les lois d’amnistie ne garantissent pas de meilleures conditions d’incarcération en temps de pandémie pour les prisonniers actuels. Plus particulièrement, elles ne visent pas à résoudre les cas où les procédures  fallacieuses et contraires au droit ont résulté en la condamnation injuste et erronée d’un individu pour un crime grave. Nous croyons que le seuil de libération d’un prisonnier victime d’un procès inique ne devrait pas être basé sur la nature ou la gravité du crime en question, mais sur le critère de l’illégalité de la procédure. Parce que libérer tous les individus faussement accusés est simplement un acte de justice.

Comme certains gouvernements ont démontré une écoute attentive et une disposition sincère à agir pour nous aider à éradiquer le phénomène de la fabrication de coupables et des emprisonnements injustifiés, En Vero espère qu’il ne s’agit là que d’un premier pas sur le long chemin de la justice. La prochaine étape doit consister un examen accéléré des dossiers où il y a des indices clairs d’erreurs sévères commises dans le cadre des procédures ou bien preuve indubitable d’innocence absolue, et ce peu importe la catégorie d’infraction. Et cette étape doit être initiée dès maintenant.

Nos pensées sont dirigées vers toutes ces personnes dont la vie a été affectée en raison de la pandémie du Coronavirus. Ce que nous entendons venant des communautés et des familles que nous servons est que la perte d’une vie suite à la perte de liberté aggrave leur deuil. Pour cela, En Vero enjoint les gouvernements, particulièrement de Colombie et du Mexique, de ne plus ignorer ces plaidoyers en faveur de la justice, d’accélérer le processus d’accès à la libération, surtout dans les moments incertains que nous connaissons.

Merci.