Source: Actualités MSN
Le 4 juillet 2017
Ottawa verserait une indemnité de 10 millions à l’ex-enfant-soldat Omar Khadr
Le gouvernement Trudeau s’apprête à offrir ses excuses en plus d’une indemnité de 10,5 millions de dollars à l’ex-enfant-soldat Omar Khadr afin de le dédommager pour les sévices qu’il a subis lors des 10 années passées à la prison américaine de Guantanamo.
Une source anonyme près du dossier a confirmé l’information à l’Associated Press, mardi, mais n’a pu donner les détails de l’accord, qui aurait été négocié le mois dernier.
En voyage en Irlande, Justin Trudeau s’est contenté d’affirmer aux journalistes qu’un processus judiciaire était en cours et sur le point de se terminer.
En avril dernier, l’avocat de M. Khadr, Me Dennis Edney, avait lancé un appel au premier ministre canadien. « Je m’attends à ce que le gouvernement canadien s’excuse. Des excuses sont essentielles pour Omar Khadr », avait-il affirmé sur nos ondes.
Me Dennis Edney réclamait une indemnisation de 20 millions de dollars.
« Le Canada doit payer une pénalité. Entre autres parce que Maher Arar a, lui, été dédommagé afin de punir la conduite de la GRC dans son dossier. Une punition dans l’espoir que ce genre de situation ne se reproduise plus », avait-il ajouté. Si M. Trudeau nous écoute, j’ai confiance en vous. J’attends de vous que vous fassiez la bonne chose et le plus tôt sera la mieux.
Me Dennis Edney, avocat d’Omar Khadr, en avril dernier
Omar Khadr a été accusé par les États-Unis à l’âge de 15 ans d’avoir jeté une grenade, qui a tué un soldat américain en Afghanistan. Il a ensuite passé 2920 jours à la prison américaine de Guantanamo, où il a été torturé, battu et placé en isolement. À l’époque, ni le gouvernement libéral ni celui des conservateurs n’était intervenu pour venir en aide à Omar Khadr, en vertu des conventions internationales sur les enfants soldats.
En 2010, M. Khadr a accepté de plaider coupable à cinq accusations de crime de guerre devant une commission militaire, afin de pouvoir quitter Guantanamo et revenir au Canada.
La même année, la Cour suprême du Canada a reconnu que les agents du Service canadien de renseignement et sécurité (SCRS) avaient violé les droits d’Omar Khadr lors d’un interrogatoire à Guantanamo. Le tribunal avait conclu que le gouvernement du Canada n’avait pas respecté la Charte canadienne des droits et libertés.
De retour au pays en 2012, il a ensuite purgé 3 ans de prison avant d’obtenir une libération sous caution en 2015.