Source: Phosphore
Auteure: Delphine Jung
Le 10 août 2015 (publication originale du reportage: octobre 2013)
Avec l’aimable autorisation de l’auteure du reportage.
Dans la peau d’un jeune migrant
Thierno, 19 ans, est entouré d’un solide groupe d’amis… qui ne savent finalement rien de lui. Car son histoire, il ne leur a jamais racontée. Arrivé seul en France à l’âge de 15 ans, il a été étiqueté “mineur étranger isolé”. Depuis, il se bat pour s’assurer un avenir en France.
Thierno n’a que 15 ans lorsqu’il arrive à Strasbourg depuis la Guinée. S’il est parti, ce n’est ni par choix, ni pour profiter du système. C’est pour sauver sa vie. Le 28 septembre 2009, il manifeste contre le régime en place dans le stade de Conakry, la capitale, au côté de sa mère, militante politique. Le rassemblement tourne soudain au bain de sang. A un âge où la plupart des jeunes se souviennent de leur premier baiser, lui a encore en tête les cris, le sang, les cadavres: “Un premier coup de feu a retenti hors du stade. Puis des militaires sont entrés et ont tiré sur les gens. Mon réflexe a été de me cacher sous les gradins.” L’instinct de survie. De là, il a observé: “Les gens couraient et tombaient. Ils saignaient, criaient. Je pensais que j’allais mourir, je pleurais en silence. J’ai vu une femme en train de pleurer aussi. Les soldats l’ont emmenée en la tirant par les jambes.” Ce jour-là, la mère de Thierno a disparu… et il ne l’a jamais revue. “Je préfère me dire qu’elle a réussi à s’échapper.”
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