Source: ACDV Editorial
Auteure: Giuliana Rojas Gazco
Le 12 janvier 2015
Traduction: Laurie Touchette
Resumé
Le 13 mars 2012, des agents de l’Agence d’investigation de Veracruz (Agencia Veracruzana de Investigaciones) se sont présentés au domicile de Yarold Leyte Quintanar, l’ont menotté et transporté au local de la dite agence dans un véhicule pourtant sans logo. Sur place, après l’avoir dénudé et lui avoir bandé les yeux, Yarold a été soumis à des actes de torture, incluant des coups, de l’étouffement et des décharges électriques, dans le but qu’il avoue être responsable de l’homicide de María Teresa González González, dont le corps avait été retrouvé le 2 mars dans une maison abandonnée située en face du domicile de Yarold.
Alors qu’il refusait toujours d’avouer le crime, les agents de police ont ordonné que Yarold communique avec son ancienne épouse dans le but de la localiser. Ils sont ensuite partis avec Yarold pour la chercher à son domicile et la ramener à l’agence, où ils lui ont bandé les yeux et l’ont frappée à maintes reprises, forçant Yarold à assister aux sévices.
Après près de 10 heures de tortures physiques et psychologiques, de menaces contre la vie et à l’intégrité physique de ses enfants et de son ex-épouse, Yarold a finalement consenti à avouer l’homicide de María Teresa.
Malgré les nombreuses incohérences et irrégularités de l’enquête pénale, Yarold se retrouve privé de sa liberté depuis près de 3 ans, accusé de l’homicide de María Teresa González González, l’accusation étant uniquement basée sur un aveu obtenu sous la torture et qui n’expose aucune preuve physique de la responsabilité de Yarold. De plus, la cause médicale de la mort de María Teresa ne coïncide pas avec les faits transmis lors de l’aveu : au moment d’être interrogé par l’enquêteur du Ministère Public, Yarold aurait signalé que la victime était morte par asphyxie (strangulation), alors que l’autopsie a démontré que cette dernière est décédée à cause d’une blessure tranchante et pénétrante d’environ 20 centimètres sur la ligne médiane parallèle à l’abdomen, ayant produit une exposition de viscères sectionnées ainsi qu’une hémorragie aigüe. Dans la déclaration de Yarold faite sous la torture, aucune blessure relatant ces caractéristiques n’a été mentionnée ni même aucune évidence que la victime ait saigné dans son domicile.
D’autre part, conformément aux déclarations du frère de la victime, cette dernière recevait des menaces de mort, mais ces menaces n’avaient jamais fait l’objet d’enquête. L’enquêteur du Ministère Public ayant interrogé Yarold, Bernardo Hernández Muñoz, a par ailleurs été lié au groupe criminel organisé des Zetas et est accusé de recevoir un paiement mensuel de 20 000 pesos de la part de ladite organisation criminelle.
Présentement, Yarold Christian Leyte Quintanar est incarcéré au centre pénitencier de Tuxpán, Veracruz, accusé du crime d’homicide volontaire qualifié sous la cause 55/2012-VII et est jugé par le Tribunal de première instance de Veracruz.
Comparer avec la version policière.